Voeux pour 2009 : plus jamais comme 2008 ?

Publié le 06/01/2009 - Philippe Maupas
Subprimes/Lehman Brothers/Madoff, bulle internet, LTCM, un air de déjà vu ?

Les investisseurs pensaient avoir vécu l'inimaginable entre l'été 2007 et octobre 2008 : propagation de la crise des subprimes, explosion des bulles de l'immobilier, des matières premières et des marchés émergents, baisse sensible des marchés actions dits développés, sauvetage de Bear Stearns, disparition de Lehman Brothers. On comptait les pertes, pansait les plaies et se préparait à tirer un trait sur 18 mois calamiteux.

C'était sans compter sur Bernard Madoff, qui allait porter l'estocade au coeur même du système financier : la confiance. On ne reviendra pas ici sur cette gigantesque escroquerie, décrite par les médias du monde entier (voir notre analyse ici sur l'impact sur les investisseurs en France). L'année 2008 a donc clôturé 18 mois apocalyptiques, faisant suite, ne l'oublions surtout pas, à plus de 4 ans de marchés actions en hausse quasi généralisée.

Que souhaiter pour 2009 ? Tout d'abord que la diversification retrouve ses propriétés traditionnelles, notamment celle de réduire le risque d'un portefeuille. Ceci implique que les marchés actions et obligataires cessent d'évoluer uniformément et simultanément à la baisse. Ensuite que la confiance (et donc l'appétit pour les classes d'actifs risquées) revienne. Les régulateurs, en améliorant la surveillance des acteurs, et les tribunaux, en jugeant et en punissant les responsables d'escroquerie, pourront y contribuer.

Il nous semble important d'insister sur le fait que les krachs boursiers ont toujours existé, et existeront toujours. LTCM en 1998, bulle internet en 2001. Dans la plupart des cas, deux caractéristiques : crédit abondant (donc endettement abondant) et attentes irrationnelles en matière de rendement de certaines classes d'actifs (les sociétés internet ou l'immobilier par exemple).

Il nous semble vain de courir après la dernière classe d'actifs à la mode, illusoire d'espérer obtenir d'un actif comme l'immobilier physique beaucoup plus que la croissance du PIB sur le long terme, et extrêmement risqué de s'endetter pour investir en actifs financiers.

A ce titre, la promesse d'un rendement annuel de l'ordre de 7 à 8% avec une volatilité presque nulle, qui était celle du fonds Madoff et de ses différents fonds nourriciers était beaucoup trop attractive pour être sérieuse.

Et si en 2009, on se souhaitait de ne plus croire au Père Noël en matière de placements financiers ?

Très belle année 2009 à vous et à tous ceux qui vous sont chers.

Philippe Maupas , CFA, CAIA, CIPM, est co-fondateur de Quantalys et éditorialiste.