Les Françaises frileuses en investissement

Publié le 08/03/2016 - BlackRock (Luxembourg) S.A.
Les Françaises épargnent plus que le reste des Européennes mais investissent très peu

En ce 8 mars, journée des droits des femmes, BlackRock, le plus grand gérant d'actifs au monde avec plus de 4645 milliards de dollars d'actifs sous gestion au 31 décembre 2015, vient de publier les passionnants résultats du volet consacré aux femmes de son enquête Investor Pulse.

Cette enquête a été réalisée en collaboration avec Cicero, une société spécialisée dans la recherche sur les services financiers.  27 500 personnes âgées de 25 à 74 ans ont été interrogées en août 2015 dans 20 pays (Allemagne, Belgique, Brésil, Canada, Chili, Colombie, Espagne, Etats-Unis, France, Hong Kong, Inde, Italie, Japon, Mexique, Pays-Bas, Royaume-Uni, Singapour, Suède, Suisse et Taiwan), dont 1000 en France.

Toutes les illustrations ci-dessous proviennent de l'étude Investor Pulse de BlackRock, dans certains cas, la somme des poids peut être différente de 100 pour des raisons d'arrondi.

 

Un gros appétit pour l'épargne chez les Françaises

A la question "Actuellement, quelles sont pour vous les priorités financières les plus importantes ?", les Françaises mettent en tête épargner, loin devant les autres choix proposés. En deuxième position, on retrouve investir en vue de s'assurer une retraite confortable.

Parmi les Européennes, les Françaises sont les plus nombreuses à épargner ou à investir, puisque seules 14% des femmes interrogées dans notre pays n'épargnaient ni n'investissaient (on retrouve à l'autre extrêmité du spectre les Allemandes, dont 26% n'épargnent ni n'investissent).

 

Mais une grande frilosité face à l'investissement

Mais il y a loin de l'épargne à l'investissement, puisque la proportion de Françaises investissant est de 25%. Seules les Néerlandaises font moins bien, puisqu'elles sont seulement 17% à investir. Les Suédoises sont les championnes : 58% d'entre elles investissent.

 

Si les Françaises sont moins tentées par l'investissement que la plupart de leurs homologues en Europe, elles le sont également moins que les hommes français, et dans une proportion massive. Nous avons vu que 25% des Françaises épargnaient et investissaient, la proportion chez les hommes français est de 40%.

 

Pessimisme, quand tu nous tiens

Les Français sont les champions du monde du pessimisme, et ce trait se retrouve également en matière d'évaluation de leur avenir financier : les Françaises sont bien plus pessimistes que les Français. 

Dans la partie gauche du graphique, il apparaît clairement que les Français sont nettement plus pessimistes que les Européens sur leur avenir financier (62% contre 48% des Européens). La partie droite contraste les Français et les Françaises : si 56% des hommes sont pessimistes, ce sont 68% des femmes qui broient du noir.

 

Le pessimisme quant à l'avenir financier n'incite pas à la prise de risque. Nous sommes ici face à un nouveau fossé entre les sexes, dont les conséquences de long terme risquent d'être douloureuses : l'épargne ne rapporte aujourd'hui plus rien, sans doute durablement, et l'objectif de "s'assurer une retraite confortable" ne pourra pas être atteint sans un minimum de prise de risque.

 

Où sont les femmes sur Quantalys ?

Et parmi nos visiteurs, quelle est la proportion de femmes ? L'outil que nous utilisons pour suivre le trafic sur notre site, Google Analytics, infère des habitudes de navigation des visiteurs un certain nombre de caractéristiques socio-démographiques, dont le sexe, pour une proportion variable des visites.

En 2015, sur la foi de l'analyse de 49% des visites, 25% des visiteurs du site étaient des visiteuses. C'est peu. Et ça ne s'arrange pas puisqu'en 2014, les femmes représentaient 27% des visites (42% des visites analysées), et même 30% en 2013 (seulement 7,35% des visites analysées, Google ayant introduit la mesure des données socio-démographiques en cours d'année).

 

 

Pourquoi ? Que faire ?

Le sujet est bien trop complexe pour que nous nous risquions à une tentative d'explication périlleuse.

Il ne nous semble pas qu'il y ait une façon féminine ou masculine de parler d'investissement.

Il nous semble par ailleurs que les conséquences de long terme d'une mauvaise allocation de l'épargne sont considérables et négligées : il est strictement impossible de faire fructifier son épargne largement au-delà de l'inflation (ce qui doit être l'objectif de tout épargnant désireux de s'assurer un complément de retraite) sans exposer cette épargne à des classes d'actifs potentiellement rémunératrices, donc risquées.

L'éducation financière est donc un élément essentiel. Mais qui doit la dispenser ? L'école semble être un des lieux naturels d'apprentissage des rudiments de la gestion d'un budget et des caractéristiques des produits financiers, mais il semble illusoire d'espèrer y introduire des sujets considérés à tort comme peu nobles.

Les médias ? Les médias financiers s'adressent à des lecteurs et lectrices déjà éduqués et de moins en moins nombreux à s'intéresser aux produits d'investissement, et les médias plus généralistes et grand public ne couvrent que très rarement l'actualité de l'investissement, et n'ont pas l'espace nécessaire pour participer à l'éducation financière de leurs lecteurs.

Votre banquier ou votre assureur ? Sa mission n'est pas de vous éduquer mais de vous vendre les produits et services de sa maison.

Un conseiller financier non affilié à une banque ou une compagnie d'assurance ? Il (ou elle) prendra sans doute plus volontiers le temps de vous expliquer pourquoi il faut investir. 

Epargnantes/investisseuses, épargnants/investisseurs, la meilleure solution est entre vos mains : des ressources de grande qualité et gratuites existent sur internet, mais investir est tout sauf simple et il faut vous préparer à y consacrer du temps et des efforts. Le jeu en vaut la chandelle.

BlackRock (Luxembourg) S.A. .