Sept questions sur la Chine à Claude Chancel

Publié le 12/12/2008 - Philippe Maupas
Un balayage à 360° de l'empire du milieu avec un spécialiste de l'Asie

Claude Chancel, vous êtes l'auteur, avec Eric Charles Pielberg, d'un ouvrage de référence remarquable sur la Chine : "Le monde chinois dans le nouvel espace mondial" vient de paraître aux Presses Universitaires de France, dans une deuxième édition entièrement mise à jour. Pouvez-vous dresser un panorama synthétique des grandes transformations ayant affecté la Chine entre l’ère Deng Xiaoping et aujourd’hui ?

Le second empereur rouge a choisi la réforme et le gradualisme, plutôt que la révolution, ainsi que l'ouverture, pour faire de la Chine la grande puissance mondiale. Pour ce faire, il a libéré le labeur de l’un des peuples les plus travailleurs du monde, en commençant par décollectiviser l’agriculture et à inviter à «se jeter dans l’océan des affaires» («enrichissez-vous !»), ce qu’un peuple très doué pour le négoce comprend très bien. La révolution culturelle ayant décimé toute une génération, Deng Xiaoping peut s’appuyer sur une classe renouvelée de nouveaux dirigeants ! Le résultat de ce virage économique à 180 degrés est une croissance à deux chiffres, pendant «trente glorieuses», ce qui bouleverse la hiérarchie du monde en une génération.

A ce premier avantage comparatif national, d’une main d’œuvre bon marché en quantité quasi-illimitée, s’en ajoute un second, un marché prometteur, attirant le capital qui manque en provenance de la diaspora chinoise et des pays industrialisés (Amérique du nord, Europe de l’ouest, Asie orientale). Les IDE (investissements directs à l’étranger) sont canalisés, via les JV (sociétés sino-étrangères), dans les ZES (zones économiques spéciales). «Il faut attirer l’oiseau sur la branche», qui apporte de surcroît emplois, savoir-faire et devises pour ce pays qui recommence, à son échelle, le Japon et Singapour (schéma de la remontée de filière par les exportations et pouvoir fort).

Ce décollage économique gigantesque en rythme et en masse a transformé la société et la géographie d’un pays aussi vaste que les Etats-Unis. La Chine de Mao, continentale (Charbon, acier, Troisième défense) a fait place à une Chine « utile », littorale, maritime et océane, celle des tankers, des minéraliers et des conteneurs. Les ouvriers d’origine rurale et les «petites mains» féminines des usines de montage et d’assemblage ont quitté les campagnes profondes pour les métropoles industrialo-portuaires. Précisément, le pouvoir tente de faire remonter aujourd’hui la croissance dans l’immense «hinterland» chinois, la «porte de derrière de la Chine».

Enfin, il s’agit d’une croissance économique qui entend se dérouler dans l’ordre politique (d’où la répression de 1989). Le pouvoir a organisé sa propre succession jusqu’à la cinquième génération (2012). Le Parti Communiste Chinois ne peut se justifier que par la préservation de la dignité et de l’unité nationales et l’amélioration du sort économique de la population. Les premières réserves de change du monde et les fonds souverains attestent de ce pacte national et social chinois.

Pourquoi la Chine a-t-elle pris un tel retard au XXème siècle en matière d’infrastructures et quels sont les besoins du pays aujourd’hui ?

Au XXème siècle, les paysans chinois attaquent des voies ferrées en construction, car elles sont censées blesser le dos du dragon ! Des siècles de renfermement orgueilleux, d’immobilisme impérial et mandarinal opposé à toute réforme, jugée forcément dangereuse pour le pouvoir et d’obscurantisme des masses tenues dans l’ignorance, ont débouché sur la défaite humiliante face aux Occidentaux et aux Japonais. Les guerres civiles et étrangères ont été destructrices, car les chefs de guerre convoitent toujours les liaisons.

De surcroît, les étrangers, par le système des concessions, ont confisqué, depuis les «traités inégaux», la maritimité chinoise, en s’octroyant les effarants privilèges de l’extraterritorialité : douanes, impôts, police, justice, etc. Ce sont eux qui se dotent des infrastructures portuaires du côté de Hong-Kong, de Canton, de Shanghai et de Qingdao. Les lignes ferroviaires, semi-coloniales, sont disposées «en rateau», selon le schéma connu de collecte des ressources de type colonial. Cela ne constitue pas un vrai réseau national.

La Chine contemporaine s’est réapproprié cette maritimité. Elle dispose d’une grande expertise dans le domaine du BTP (digues, canaux, polders, bâtiments). Les plus grands ports du monde sont chinois. La plus grande firme de grues, de portiques, et d’engins de manutention l’est aussi. Le pays est le troisième constructeur de bateaux du monde (après la Corée du sud et le Japon) et le premier fabricant planétaire de conteneurs (plus de 50%). Elle est aussi un grand constructeur de voies ferrées, ce qui est aussi pour elle, une activité stratégique (au Xinjiang, au Tibet), et à l’étranger (Afrique, projets en Amérique latine). Pékin veut s’affranchir de la technologie nippone ou européenne dans le domaine du TGV (apprendre et copier sont un même mot en mandarin). Enfin, la Chine inaugure, en 2009, le Yangzi canalisé, vieux projet envisagé par Sun Yat-sen et Mao Zedong… La croissance doit remonter de Shanghai à Chongqing.

La Chine a surtout des besoins en machines-outils, en engins, en turbines et en moteurs. Dans le domaine aérien, le pays emploie des architectes occidentaux dans le domaine des aéroports et de la logistique (Comme Paul Andreu à Shanghai) et des pilotes de lignes qu’elle n’hésite pas à recruter en nombre dans le monde entier.

L’économie chinoise peut-elle absorber les dizaines de millions de ruraux quittant la campagne chaque année pour chercher du travail dans les villes ?

La Chine contemporaine doit créer, bon an, mal an, 20 à 30 millions d’emplois pour ne pas exploser. Ils se situent dans le BTP, dans les usines, dans le commerce… C’est dire qu’une croissance annuelle de 7 à 8 % semble indispensable à la stabilité du pays. Le ralentissement actuel de l’économie chinoise, aussi rapide que brutal, est à l’origine du retour, chez eux, de nombreux ouvriers-paysans. La Chine, qui a misé sur les exportations, pourrait apparaître plus vulnérable qu’il n’y paraît, mondialisation oblige. Dans la province de Canton, des milliers d’entreprises sont en faillite. Il est vrai que Pékin fera tout pour autonomiser sa croissance, en consacrant au soutien et à la relance une partie de son trésor de guerre économique (épargne des nationaux, 40 à 50% des revenus, dans un pays sans assurances maladie ou accident, aux retraites dérisoires, aux logements rares et à l’éducation chère, plus excédents commerciaux). Cette relance ne peut que concerner les infrastructures (transports, éducation, universités et recherche, système de santé, complexe militaro-industriel aussi !).

Si le taux d’alphabétisation du pays est remarquable, il n’en est pas moins aux prises avec un immense problème de qualification de la population active, tant au niveau de l’artisanat et de l’industrie, qu’au niveau de l’encadrement, ce qui se manifeste par le déficit, de plus en plus repéré, de qualité du «made in China». Or ce pays veut passer au «made by China». Mais ces derniers temps voient des théories de demandeurs d’emplois s’allonger de façon préoccupante à l’embauche. Un certain malaise règne jusque dans les universités les plus prestigieuses du pays, à Pékin ou à Shanghai, comme semblent l’attester l’état de santé et les taux de suicide des jeunes étudiants. D’où, chez une partie d’entre eux, la tentation de l’étranger. Le secteur de la formation est prometteur en Chine.

Il faut intégrer le vieillissement de la Chine, qui subit les conséquences de la politique de l’enfant unique (1979). 300 millions de Chinois manquent ainsi volontairement au compteur démographique, le gouvernement se proclame responsable par rapport à d’autres pays (l’Inde, les pays musulmans, l’Afrique ?), cependant, avec sa démographie en 421 (un enfant, deux parents et quatre grands-parents), l’empire ne risque-t-il pas d’être vieux avant d’être riche ? Des familles transgressent la règle, aussi bien à la campagne qu’à la ville. La Chine va-t-elle manquer de main-d’œuvre ? Ce qui est certain, c’est qu’elle manque de plusieurs dizaines de millions de filles et de femmes. Mais qui connaît vraiment le nombre de Chinois ? Le chiffre officiel de un milliard trois cents millions de célestes lors du dernier recensement officiel de 2001 (émaillé de nombreux incidents) est un chiffre politique…

La cohésion sociale du pays risque-t-elle d’être mise à mal par la montée des inégalités ?

En Chine comme ailleurs, la montée des inégalités sociales et régionales a accompagné la mondialisation de l’économie, ce qui ne signifie pas, au contraire, un appauvrissement global. Le coefficient de Gini, un indicateur de disparités de revenus, s’établit, pour la Chine, en 2006, à 0,49 (0,54 pour le Brésil, 0,41 pour les Etats-Unis, 0,33 pour l’Inde, 0,26 pour la France : 0 indique une distribution assez égale des revenus, et 1 la plus inégale qui soit).

Le sort le moins enviable est celui des paysans : «l’empereur est loin et les montagnes sont hautes», affirme une expression populaire. Après une première phase davantage favorable à l’agriculture, de 1978 au début des années 1980, le gouvernement a relâché ses efforts en faveur des campagnes. Un gigantesque exode rural a traduit les disparités de revenus entre les villes et le monde rural,

Beaucoup de paysans, accablés par des prix agricoles insuffisamment rémunérateurs et des impôts aussi lourds qu’arbitraires, de la part d’une administration corrompue, sont souvent spoliés, sans indemnisation convenable, de leurs terres, grignotées par les grands travaux, la rurbanisation et la spéculation immobilière. D’où 84000 émeutes populaires en 2006, réprimées par une police et des forces de l’ordre parmi les plus impitoyables qui soient au monde. Déjà, en 1985, Deng Xiaoping déclarait que «l’égalitarisme n’était pas nécessaire pour le développement». De fait, provinces maritimes et provinces reculées, Chine utile et Chine oubliée, tycoons (capitaines d’industries) et mingong (ouvriers d’origine paysanne) composent une Chine violemment contrastée.

Que pourrait-il se produire dans une Chine dont l’activité économique serait brutalement ralentie, suite au surinvestissement et aux surcapacités de fabrication, et dont les circuits financiers opaques et parfois loin des normes prudentielles classiques et habituelles, n’amélioreraient plus le sort du milliard de ruraux encore pauvres, aux prises avec un chômage de masse et que les bénéficiaires de la grande croissance abandonneraient à leur propre sort ?

Les dirigeants actuels de la Chine, après avoir éliminé, au sein des instances dirigeantes du Parti, les Shanghaiens affairistes, se veulent plus «populistes», plus proches de la Chine profonde des provinces, qu’ils cherchent à équiper et à développer, tout en durcissant l’emprise sur les périphéries (Tibet, Xinjiang) qu’ils arriment, de main de fer (démographie et économie, via les infrastructures routières, ferroviaires et aériennes) au cœur de l’empire, sans hésiter à jouer de la fibre nationaliste.

Les grandes puissances économiques (Etats-Unis, Japon, Union européenne) ont consenti à une désindustrialisation massive au profit de la Chine, au risque de créer un concurrent dans les futurs segments à forte valeur ajoutée. Y a-t-il des exemples de relocalisation de certaines industries dans ces trois zones ?

Cette question est essentielle. Les grandes puissances industrielles nommées ci-dessus souffrent désormais du syndrome de la «coquille vide», de l’évidement, avec ses conséquences néfastes (chômage, friches industrielles, perte d’identité et de confiance). La plus grave étant l’oubli de savoir-faire et les nouvelles dépendances vis-à -vis de produits conçus et réalisés par d’autres… Le théorème consistant à poser que la distance pourra toujours être maintenue dans les domaines sensibles est discutable. Pourquoi une Chine qui avait jadis tout inventé ne comblerait-elle jamais son retard ? Déjà, elle entend s’équiper de ses propres centrales nucléaires, se doter de ses propres TGV et construire ses propres avions (l'Airbus A320 étant monté à Tianjin).

Crise énergétique, sociale et environnementale aidant, l’avenir n’est-il pas à une «re-localisation» de certaines productions ? Ce qui est censé résoudre des problèmes de qualité, économiser des transports, donc du temps et de l’énergie, faciliter les contacts et rétablir la confiance dans la production de biens en rétablissant, ici, des liens. D’autant plus que les activités de création, gestion, et commercialisation sont restées sur site…

L’Allemagne a déjà rapatrié quelques activités textiles du Tiers Monde, après une re-qualification en termes de productivité (remarquable secteur de la machine-outil). De Chine, l’Allemagne a aussi récupéré des activités d’édition ou, encore, la fabrication de claviers électroniques. Elle n’entend pas, selon la célèbre formule du Chancelier Kohl, devenir un parc de loisirs. Le Japon, aux prises avec une nippophobie récurrente, a aussi rapatrié quelques activités mécaniques et informatiques. Son pacte social et la robotisation lui donnent des atouts pour ce faire. Qu’en sera-t-il un jour pour les Etats-Unis, industriellement sinistrés ? C’est toute la question, classique, de leur déclin ou de leur rebond à partir d’un «new deal» novateur.

La crise actuelle a-t-elle mis définitivement fin à la mondialisation heureuse (schéma gagnant-gagnant) ? Le risque est la crispation nationaliste. Si la Chine échoue, elle devient notre cauchemar, si elle réussit, elle est notre challenge. Comment préserver l’indépendance dans l’interdépendance ? N’oublions pas le message de Chalmers Johnson (professeur à l’université de Californie) : «Dans l’Etat à plan rationnel, le gouvernement donne la priorité à la politique industrielle ». Le pays de Colbert, en ses territoires, peut-il oublier la leçon ?

La Chine pourra-t-elle longtemps maintenir le taux de change de sa monnaie contre le dollar à un niveau anormalement bas sans susciter de réactions de ses partenaires commerciaux ?

De la même façon que naguère un yen sous-évalué (1949, cadeau géopolitique de l’Amérique vainqueur de la guerre et leader du monde libre au nouvel atelier de l’Asie) fut le bras armé du samouraï à la conquête des marchés étrangers, le yuan de 1994 fut sous-évalué et intelligemment calé, en lien fixe dans sa nouvelle parité, sur le dollar. En 1998, lors du choc asiatique, parti de Bangkok, la Chine, en refusant de dévaluer le yuan, s’installe dans un rôle de pôle responsable et stabilisateur, au moins au niveau continental.

Tout comme le Japon, la Chine s’accroche à cette monnaie d’exportation, qui, associée à ses autres avantages comparatifs, lui permet de se doter, avec 2000 milliards de dollars, des plus grandes réserves de change du monde, dont une partie assure les fins de mois des Etats-Unis qui achètent ses produits et assurent ainsi une partie de sa croissance. Sinamerica ! Cependant, si l’Amérique est endettée, «la Chine achète le monde» et se dote de puissants fonds souverains, capables de mettre la main aussi bien sur des entreprises performantes en Occident, que sur l’énergie et les matières premières dans le monde entier, et de pratiquer, par exemple en Afrique, une diplomatie du chéquier. «Tout problème n’est pas financier, mais tend tôt ou tard à le devenir» (Pierre Mendès France).

Les pressions occidentales pour obtenir une réévaluation du yuan se heurtent naturellement à la lenteur toute diplomatique de Pékin qui ne voit aucune raison de se départir de cet avantage commercial de poids, ainsi que des emplois et des excédents qui l’accompagnent… Pékin pourrait presque reprendre à son compte la célèbre répartie américaine en la retournant à son expéditeur «le yuan est notre monnaie, mais c’est votre problème !». Seul le retour, toujours problématique, de l’inflation dans les pays industrialisés aurait, pour eux, le double avantage d’alléger leurs dettes et de redonner une certaine compétitivité provisoire à leurs productions. De la déflation à l’inflation, la guerre des monnaies n’est que l’une des armes les plus importantes de la course au leadership mondial.

La Chine est, depuis des années, un élément plutôt stabilisateur sur la scène géopolitique asiatique. Existe-t-il des litiges avec certains voisins qui pourraient, selon vous, menacer la stabilité du continent ?

Matrice de l’Asie orientale, la Chine y exerce naturellement un certain soft power, renforcé par ses dimensions et sa position (l’empire du milieu). Ses ennemis historiques ont été les Mongols (nomades fondant sur les paysans sédentaires) et le Viêtnam. Depuis Deng Xiaoping, Pékin a réglé à l’amiable ses contentieux frontaliers avec tous ses voisins, sauf l’Inde. Celle-ci, encore traumatisée par la défaite de 1962, est cernée par le jeu de go chinois : silos nucléaires au Tibet, à une encablure de la Nouvelle Delhi, et alliances pakistanaise et birmane.

L’ASEAN, en Asie du sud-est, peut difficilement contenir les convoitises de Pékin en Mer de Chine méridionale, car elle n’est qu’une entente à dix dans l’angle de l’Asie, qui ne pèse d’ailleurs que le tiers (500 millions d’habitants) de la population chinoise continentale, renforcée d’une diaspora qui compte 30 millions de «tortues de mer» qui sont puissantes et influentes dans ces pays «qui ont bien du mal à partager leur lit avec un éléphant». En Asie du nord-est, la division de la Corée permet à la Chine de peser toujours sur le sort de la péninsule. Seul le Japon, détesté et allié des Etats-Unis, quoique vieillissant et en crise économique depuis vingt ans, reste le grand rival régional, tandis que Taiwan, «l’île rebelle», ne saurait proclamer son indépendance sans faire courir le risque d’une conflagration générale.

Les marchands chinois envahissent pacifiquement la Sibérie méridionale. Pourra-telle, à terme, rester russe ? Il faut noter le rôle de la Chine dans la constitution de l’Organisation de Coopération de Shanghai, qui, depuis 1996, sous prétexte de lutte anti-terroriste, permet à Pékin de reconstituer un énorme bloc continental anti-OTAN avec la Russie, les ex-républiques musulmanes d’Asie centrale, avec comme observateurs invités, l’Inde, le Pakistan et l’Iran. Outre le contrôle accru sur les Ouigours, cela permet à Pékin une veille sur le pétrole russe et sur celui des pays turcophones, persophones ou arabophones…

Le statu quo, dans une paix, relative, qui permet à la Chine la modernisation et la montée en puissance de ses armées et de ses technologies nucléaires, navales et spatiales, lui convient parfaitement, compte tenu de l’asymétrie des forces en présence et du temps long qui travaille naturellement en faveur de l’empire, dont les armes favorites restent le renseignement et la stratégie non frontale et indirecte du réseau, de la persuasion et (ou) de la coercition… Bien davantage : plutôt qu’au-dessus de toutes les autres nations, La Chine s’impose, incontournable, au milieu d’elles, ce qui, pour Pékin, est conforme à sa vocation de toujours.

"Le monde chinois dans le nouvel espace mondial" de Claude Chancel et Éric-Charles Pielberg. Presses Universitaires de France, collection Major. 256 pages. 28 €.

Philippe Maupas , CFA, CAIA, CIPM, est co-fondateur de Quantalys et éditorialiste.