#sortiedecrise : Synthèse 03 avril 2020
Publié le 03/04/2020 - Alexandre Prat#Sortiedecrise : Le point de vue des stratèges - 3 avril 2020
Les plus optimistes :
30 mars 2020 - Tikehau IM
Le marché offre des opportunités à la condition de miser avec méthode sur des titres de qualité
Le rebond technique d’environ 10% réalisé par les actions depuis le 18 mars ne présage pas d’un retour à la normal sur les marchés financiers selon Tikehau IM.
Thomas Friedberger, directeur général et co-directeur des investissements de la société de gestion rappelle que lors des crises précédentes en 2000 et 2008 « on a eu des rallyes et des 'bear market' extrêmement violents. »
L’asset manager reste cependant optimiste puisqu’il faut « continuer à investir pour profiter des opportunités offertes par la chute des indices ». Une approche opportuniste étayé par des niveaux de valorisation qui sont revenus en dessous de leur moyenne historique offrant des primes de risque actions « autour de 10% en Europe et 7% aux Etats-Unis ».
Les obligations ne sont pas en reste avec des perspectives de rendement intéressantes, à condition d’être sélectif.
30 mars 2020 - Amiral Gestion
Sur le crédit, Amiral Gestion s'intéresse aux belles signatures
Tout en rappelant que le high yield européen a connu un rebond de l’ordre de 3% ce qui reste modéré au regard du rebond sur les actions, Amiral Gestion souligne que la sélectivité dans l’univers obligataire « est clé dans cet environnement ».
La perspective d'une récession, d'une baisse des chiffres d'affaires et des marges, qui combinée avec un renchérissement des coûts de financement place les sociétés les plus endettées dans une situation précaire, indique le gérant.
1er avril 2020 – Candriam
La technologie, grande gagnante probable de la crise
La sélectivité est également de mise pour Candriam que « la technologie sera sans doute le principal secteur à bénéficier de la crise ».
En effet, les mesures de confinement mettent à l’épreuve les différentes solutions de travail à distance. L’utilisation de la vidéo devrait s’installer dans la durée au détriment des déplacements physiques ce qui devrait favoriser le secteur des logiciels et des réseaux.
Nadège Dufossé, responsable de l'allocation d'actifs pour la société de gestion, souligne également que les futurs investissements en matière de santé devraient profiter aux acteurs de la biotechnologie et de l’équipement médical.
Les plus pessimistes :
30 mars 2020 - Goldman Sachs
Goldman Sachs est pessimiste pour les prochaines semaines
L’asset manager américain estime que la série de mauvaises statistiques a été ignorée par les marchés en raison des réponses politique. Cependant, la maison de gestion anticipe dans les prochaines semaines « une véritable tempête de mauvaises nouvelles ».
Les équipes de stratégie de la banque s’attendent à une baisse d’une S&P500 à 2000 points contre 2584 à la clôture le 31 mars 2020.
30 mars 2020 JPMorgan
JPMorgan AM doute que les actions aient déjà touché le fond
Même son de cloche pour JPMorgan qui « doute que les actions aient touchées le fond ». La société privilégie les actions américaines, jugées de meilleure qualité, et reste prudent sur les actions européennes « dont les liens avec le cycle mondial devraient constituer une difficulté ».
Sur le crédit l’asset manager privilégie également les bons du Trésor US « dont les rendements sont supérieurs aux obligations européennes. »
1er avril 2020 – Ostrum AM
Le plan budgétaire américain de 2000 milliards de dollars pourrait être inadapté
Malgré un plan de 2000 milliards de dollars le stratège, Axel Botte, estime que le plan budgétaire américain sera inefficace. Ce plan prévoit une distribution de 1200 dollars par personne et 500 dollars par enfant. Cependant la couverture maladie universelle ne fait toujours pas partie du programme avec tout de même des investissements de 150 milliards dans les hôpitaux. Le stratège souligne également que ce plan semble guider par la croyance d’un retour rapide à la normale.
Les visions prospectives :
1er avril 2020 - Swisslife
SwissLife AM privilégie le scénario d'une récession suivie d'une reprise en U
3 scénarios se dégagent selon l’asset manager
1/ Avec une probabilité de 50%, il s’agit du scénario de la reprise en U avec une chute de la production de 10% à 20% en Europ et aux Etats-Unis sur le premier semestre.
2/ Avec une probabilité de 30%, il s’agit du scénario pessimiste qui prévoit une nouvelle crise financière ainsi qu’une deuxième vague de contamination en Asie.
3/Finalement, avec une probabilité de 20% il s’agit du scénario optimiste qui prévoit une baisse du nombre de cas, la généralisation du dépistage ou encore la découverte d’un vaccin.
1er avril 2020 – EDRAM
Beaucoup d'incertitudes autour de l'après-coronavirus
Selon EDRAM le point clé sera le temps de latence entre le pic de l’épidémie et la reprise qui suivra.
Pour Benjamin Melman, directeur de l'investissement pour la société de gestion, « il y aura une période de latence et le retour à la normale sera progressif, c’est ce que l’on observe en Chine ». Au-delà de cette période de latence la société de gestion se questionne également sur le rythme de croissance du prochain cycle « sachant que la seule certitude est que les déficits publics seront extrêmement élevés et qu'il faudra bien commencer à les réduire, ce qui aura un effet négatif sur la croissance ».
Compte tenu du manque de visibilité, il est donc difficile de prendre des décisions en termes d’allocation d’actifs.