#Sortiedecrise : Le point de vue des stratèges 24 avril 2020

Publié le 24/04/2020 - Alexandre Prat
Toutes les semaines nous vous proposons une synthèse de l'actualité financière.

Les plus optimistes :

Avril 2020 - BlueBay AM

L’Asie est la première région a profité des prix bas du pétrole mais est aussi la première région à avoir endigué l’épidémie

Selon Polina Kurdyavko, Head of Emerging Market chez BlueBay AM, afin d’évaluer la soutenabilité de la dette souveraine des pays émergents il faut se pencher sur la maturité de cette dette, les liquidités disponibles et le soutien du FMI.

  • Maturité : 75 milliards sur les 117 arrivant à échéance en 2020 sont dus par des pays d’Europe Centrale ou de l’Est qui peuvent se le permettre.
  • Liquidité : Seuls quelques pays manquent de liquidité comme le Bahrein ou l’Equateur
  • Le soutient du FMI pourrait représenter jusqu’à 25% de la dette totale des pays émergents.

 Au regard de ces critères la société de gestion considère que c’est l’Asie la région qui a la plus grande flexibilité. En effet, la région profite des prix bas du pétrole et est la première et voir la fin de l’épidémie de Coronavirus.

En termes de pays, ce sont plutôt les pays d’Europe Centrale et de l’Est ou encore certains pays Baltic qui pourraient le mieux résister.

 Concernant la dette émergente corporate, la société de gestion se montre plus optimiste avec une révision du taux de défaut de 2% à 4% alors que le niveau de spread valorise un taux de défaut à deux chiffres.

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21 avril 2020 - CM-CIC IM

 Des conditions de financement favorables, mais au prix d'une rentabilité affaiblie de l'épargne

Le FMI prévoit une croissance de -4.2% pour 2020 et un rebond à 5.4% en 2021. Le chiffres de 2020 pourrait être encore revu à la baisse en fonction des conditions de déconfinement qui pourrait ralentir la reprise de l’économie.

Alors que les Etats-Unis se sont accordés sur un plan de 2000 milliards d’euros, le plan de 500 milliards mis en place en Europe ne semble pas suffire pour les Etats le plus faibles comme l’Italie. Selon Paoli Gentiloni, commissaire économique de l'Union Européenne, il s'agirait d'abonder le plan de soutien de 1000 MM€ supplémentaires.

Ces mesures cherchent à évite une chute du pouvoir d’achat et des faillites en cascade et sont possible uniquement grâce au soutien des banques centrales. Celles-ci assurent toujours des conditions de financement favorables, mais au prix d'une rentabilité affaiblie de l'épargne.

Sur les marchés actions la société de gestion milite pour le stock picking puisque chaque société est différente l’impact de la crise sera donc également différent d’une société à l’autre.

Sur les marchés obligataires, la société de gestion note que les spreads se sont resserrés permettant aux émetteurs Investment Grade de se refinancer dans de bonnes conditions. A l’inverse certains pays périphérique ont continué de souffrir de cette situation comme l’Italie dont la dette a principalement été acheté par la BCE. Les doutes sur la capacité de l’Europe a trouvé un terrain d’entente sur une gestion commune de la crise est un sujet d’inquiétude pour les marchés.

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20 avril 2020 – BNY Mellon         

En Chine, l’offre tire la reprise économique

Le PIB Chinois s’est contracté de 6.8% au premier trimestre en glissement annuel contre +6% au quatrième trimestre 2019. Selon Lale Akoner, stratège Marchés Internationaux, la production devrait restée sur une baisse de l’ordre de 10% au premier semestre puis se redressée rapidement avec la reconstitution des stocks et du retour de la consommation.

La société de gestion est donc confiante sur une reprise en V pour l’économie Chinoise en second semestre. La stratège constate une amélioration de la production avec une hausse de près de 37 % sur une base mensuelle (annualisé). C’est donc l’offre qui tire la reprise économique.

La demande devrait rattraper l’offre au cours des prochains mois avec un retour à la normale des habitudes de consommation.

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20 avril 2020 - Columbia Threadneedle

Les titres de croissance devraient mieux s'en sortir

Columbia Threadneedle Investment reste axée sur les actions dites de croissance. Selon Neil Robson, responsable actions mondiales, estime que « la première reprise devrait être suivie d’une longue phase de croissance lente ».

La faible croissance et le capital bon marché a diminué le nombre d’entreprise capable de généré une croissance raisonnable et élevée. Seules les sociétés de croissance en ont été capable et selon lui ce sera toujours le cas après cette crise puisqu’elles profitent de tendance à long terme comme le cloud computing ou avec des business model avec de faible besoin en capital.

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Les plus pessimistes :

23 avril 2020 – Candriam

Le scénario principal est celui d’une crise profonde mais limitée dans le temps due à la pandémie.

L’épidémie semble être de plus en plus sous contrôle en Europe et les gouvernements travaillent sur des plans de déconfinement.

Les aides fiscales restent très importantes selon la société de gestion puisque les entreprises se tournent vers les gouvernements pour obtenir des prêts garantis par l’état.

Le scénario envisage est donc celui d’une crise profonde mais limitée dans le temps. En revanche, il faudra certainement plus de temps pour retrouver une situation normale. La société de gestion maintient cependant son scénario de reprise en U.

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21 avril 2020 – Neuflize

Les marchés financiers devraient rester volatils durant les prochaines semaines

Neuflize OBC estime que les marchés financiers devraient rester volatils au cours des prochaines semaines. Dans cet environnement incertain sur les conditions de reprise, la société de gestion maintient sa politique d’investissement.

Celle-ci est neutre sur les actions avec une préférence pour les actions américaines, les marchés émergents et dans une moindre mesure les actions européennes qui souffre d’une perspective de rebond plus faible.

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20 avril 2020 – AVIVA

Aviva Investors anticipe une profonde récession mondiale en 2020

Aviva Investors s’attend à la plus grande récession mondiale depuis le Seconde Guerre mondiale. Selon la branche internationale de gestion d’acitfs, il est encore difficile d’évaluer l’ampleur du choc économique. En effet, il est impossible d’évaluer l’ampleur de la contraction économique ainsi que l’impact des mesures monétaires et budgétaires.

La société de gestion anticipe un recul de l’activité mondiale de l’ordre de 10% à 20%.

SI les différentes plans mis en place visent à minimiser l’impact à court terme il y aura inévitablement un impact à long terme.

La société de gestion cherche donc la préservation du capital mais aussi l’identification des opportunités parmi des entreprises ayant un bilan solide.

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Les visions prospectives :

21 avril 2020 - ALLIANZ GI

Comment se préparer aux prochains chocs de liquidité sur le marché obligataire ?

Les marchés obligataires ont connu une forte volatilité due à la crise de coronavirus. Les investisseurs se sont précipités avec les bons du trésor américain, considéré comme surs ce qui a affecté l’ensemble du marché obligataire. Les investisseurs ont tout d’abord vendu les actifs considérés comme étant les plus liquides c’est-à-dire les obligations des émetteurs les mieux notés. La volatilité des rendements à 10 ans dans le G3 a quadruplé et la volatilité des spreads a touché les émetteurs des pays émergents mais aussi les émetteurs corporate. Les banques centrales sont alors intervenues pour restaurer la liquidité et les spreads sont redescendus. Sur le segment investment grade les flux sont redevenus positifs.

Dans ce contexte société de gestion privilégie des émetteurs disposant de flux de trésorerie et d’un capital approprié car ces obligations devraient mieux performer.

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19 avril 2020 – BDF

La dette de la France atteint 115% du PIB : « Il faudra rembourser cet argent »

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, table sur une chute du PIB Français de l’ordre de 8%.

Il estime qu’il y aura un Acte II qui commencera le 11 mai avec le début du déconfinement. « ll faudra faire grandir en même temps la confiance sanitaire et la confiance économique, pour les entrepreneurs comme pour les salariés.»

Pour lui l’Etat joue un rôle d’amortisseur qui aurait déjà absorbé deux tiers de l’impact de la crise. Le pays ressorti endetté à hauteur de 115% du PIB. Il souligne que cet argent devra être remboursé et qu’il faudra viser une gestion plus efficace.

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21 avril 2020 - VEGA IM

La solution la plus probable à l'envolée de la dette publique est sa monétisation

Plusieurs solutions à l’accroissement de la dette par les étas sont envisagées par Marc Riez, Directeur général de VEGA Investment Managers :

  1. Une restructuration de la dette comme ce qui a été fait pour la Grêce en 2012. Une solution jugée mauvaise pour les investisseurs mais indispensable pour les Etas ne pouvant plus emprunter.
  2. Un accroissement des taxes sur les citoyens les plus fortunés. Le gestionnaire ne croit pas à cette solution.
  3. L’émission de Coronabonds ce qui permettrait aux pays les moins solvables de se refinancer.
  4. Monétisation de la dette. Solution la plus probable selon le DG de Vega IM, elle passe par des achats massifs par la BCE.

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20 avril 2020 - Riches-Flores

L'importance unique du secteur automobile pour la croissance future

Véronique Riche-Flores observe que les chiffres de l’industrie automobile sont très mauvais.

En effet, la décision d’acquérir un véhicule est liée aux conditions économiques, monétaire et peut facilement être décalée dans le temps. C’est un secteur dans lequel les particuliers font représenter l’essentiel du marché.

On peut ainsi dire sans grand risque de se tromper que, du sort du secteur automobile dépendront dans une très large mesure ceux de l'emploi, du commerce international et des prix des matières premières des trimestres à venir, autrement dit l'essentiel de ce que sera la croissance mondiale au sortir de la crise actuelle, résume Véronique Riches Flores.

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23 avril 2020 - Groupama AM

Deux facteurs peuvent contribuer à la désinflation : La hausse du commerce en ligne et la baisse des loyers liée au télétravail

Christophe Morel, Chef Economiste de Groupama AM revient sur les propos de Silvana Tenreyro, membre de la Banque d’Angleterre puisque ceux-ci font échos à l’analyse de la société de gestion sur les perspectives d’inflation.

Tout d’abord la crise est une crise de demande, ensuite malgré les politiques économiques et budgétaires les conséquences sur l’emplois seront durables. Finalement, les risques sur l’inflation sont à la baisse parce que l’épidémie accentue des tendances structurelles qui ont un impact sur les prix.

C’est ce dernier point que souligne la société de gestion. En effet, deux facteurs ont contribué à la désinflation au Royaume Unis :

  • La hausse du commerce en ligne 3% en 2007 contre 20% en 2020
  • La baisse des loyers liée au Brexit.

C’est donc le commerce en ligne et le télétravail qui pourrait peser sur l’inflation. En effet, le télétravail pour peser sur la demande d’immobilier commercial.

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Alexandre Prat est analyste chez Quantalys.