Evolution des frontières efficientes Quantalys

Publié le 21/06/2010 - Jean Paul Raymond
Baisse des rendements attendus, renforcement des émergents, les nouvelles hypothèses Quantalys

Les outils de diagnostic, d'optimisation et de monitoring de Quantalys fonctionnent à partir d'un jeu d'hypothèses sur les différentes classes d'actifs utilisées dans les portefeuilles.

Pour la première fois depuis le lancement de Quantalys en septembre 2007, nous avons fait évoluer ces hypothèses de rendement et risque attendus pour chacune des classes d'actifs, et mis à jour les corrélations attendues entre paires de classes d'actifs.

Pourquoi faire évoluer ces hypothèses ? Parce que les marchés ont connu depuis l'été 2007 des bouleversements majeurs susceptibles, à notre sens, de les affecter durablement, parce que les taux d'intérêt qui n'ont fait que décroître depuis le début des années 1980 sont, en raison de la crise financière puis économique, à un niveau tellement bas qu'ils ne peuvent plus que remonter.

Les nouvelles hypothèses de rendement et de risque

Voici tout d'abord les anciennes hypothèses de rendement et de risque attendus (tous les deux annualisés) pour les classes d'actifs utilisées dans les enveloppes compte-titres (ordinaire et PEA).

Et voici les nouvelles hypothèses, qui seront dorénavant utilisées pour tout nouveau diagnostic, toute nouvelle optimisation et tout nouveau monitoring. Toutes les sauvegardes (diagnostics, optimisations et monitoring) faites auparavant continuent d'utiliser les anciennes hypothèses.

Le rendement attendu de toutes les classes d'actifs a été diminué : de 0,40% pour le monétaire, de 0,80% pour les obligations Europe et Monde, de 1% pour les actions France, de 0,70% pour les actions Europe, de 0,90% pour les actions Etats-Unis, de 0,70% pour les actions Asie Pacifique et de 1,80% pour les actions Pays Emergents.

La volatilité attendue de la plupart des classes d'actifs a été revue à la hausse. Celle du monétaire est inchangée, celle des actions Asie Pacifique baisse légèrement et celle des actions Pays Emergents baisse considérablement, de 28% à 23%.

Les hypothèses de l'ancienne frontière assurance vie sont ci-dessous.

Pour la nouvelle frontière assurance vie, nous avons appliqué la règle usuelle prévalant depuis le lancement de Quantalys: les rendements attendus en assurance vie sont inférieurs à ceux de l'enveloppe compte-titres de 0,80%, pour tenir compte des frais de gestion de l'assurance vie au titre des unités de compte. La volatilité attendue est bien entendue la même.

En ce qui concerne le fonds en euro, nous continuons de lui affecter par convention une volatilité attendue nulle. Son rendement attendu passe de 3,80% à 3,30%.

Contraintes sur les frontières efficientes

Nous avons relâché une contrainte importante des anciennes frontières, dans lesquelles la part des Actions Pays Emergents était limitée à 8%, pour des raisons de forte volatilité attendue. Si nous avons diminué le rendement attendu de cette classe d'actifs (de 12% à 10,2% dans la frontière compte-titres), elle conserve néanmoins le rendement attendu le plus élevé, et sa volatilité attendue est passée de 28% à 23%. Pour tenir compte du nouveau statut boursier de ces marchés, nous avons considérablement relevé leur poids maximum, qui est passé de 8% à 20%.

Nous avons aussi légèrement forcé la présence d'un minimum d'Actions Asie Pacifique, classe d'actifs qui aurait été quasiment absente de la frontière sans cela au vu de ses performances et de sa volatilité attendues. Avec un poids compris entre 3% et 10% dans les portefeuilles elle reste néanmoins une classe d'actif peu représentée.

Les autres contraintes sont d'ordre pratique et de bon sens pour une frontière efficiente (et donc des allocations d'actifs) s'adressant à un large public et ayant pour finalité d'être répliquées par un portefeuille de fonds, en compte-titres comme en assurance vie :

- La frontière calculée comprend en réalité 100 points au démarrage. Le premier est composé de 100% de Monétaire, le dernier de 100% d'Actions émergentes, ce qui est normal au sens mathématique. Nous avons tronqué la frontière tant à gauche qu'à droite pour ne garder que la partie "utile" de cette dernière. Dans cette zone ont ensuite été choisis 20 points équi-répartis au niveau du risque.

- Aucune classe d'actifs ne devait être présente en dessous d'un certain seuil (fixé à 3%) sous peine de trop diversifier le portefeuille avec des fonds présents pour de petits montants. Ces seuils créent de petites discontinuités dans la frontière mais sont nécessaires pour des raisons pratiques.

- Les pourcentages des classes d'actif sont arrondis pour les mêmes raisons pratiques.

Ces deux dernières contraintes ont pu faire bouger très légèrement la frontière et en particulier rapprocher ou éloigner deux point successifs (modifiant ainsi un peu l'équi-répartition du risque).

Conséquences sur les allocations d'actifs de la frontière efficiente

Du fait des nouvelles hypothèses de rendement et de risque et des contraintes, les frontières efficientes évoluent.

Evolution la plus visible, le poids des actions Pays Emergents augmente et cette classe d'actifs est présente dans beaucoup plus d'allocation d'actifs que par le passé. Autre évolution, le poids relatif des actions France diminue dans la plupart des allocations.

Voici les 20 allocations d'actifs de la précédente frontière efficiente compte-titres, nommées de P1 à P20 (P pour portefeuille).

Et voici les nouvelles allocations d'actifs de cette même frontière efficiente compte-titres.

Les 4 allocations d'actifs de la frontière PEA utilisant 3 classes d'actifs, Monétaire, Actions France et Actions Europe, sont inchangées.

Voici les 20 allocations d'actifs de la précédente frontière efficiente assurance vie.

Et voici les nouvelles allocations d'actifs de cette même frontière efficiente assurance vie.

Nouvelles hypothèses de corrélation

La corrélation mesure le degré de co-mouvement de 2 classes d'actifs et peut prendre des valeurs entre -1 (corrélation parfaitement négative, comme entre le CAC 40 et un ETF Short CAC 40, qui évoluent exactement à l'opposé l'un de l'autre) et +1 (corrélation parfaitement positive, comme entre le CAC 40 et un ETF CAC 40, qui évoluent exactement l'un comme l'autre).

Voici les anciennes hypothèses de corrélation.

Et voici les nouvelles hypothèses. La plupart des corrélations ont légèrement augmenté.

Nous vous rappelons par ailleurs que tous les calculs de projection de la performance future d'une allocation d'actifs utilisant les classes d'actifs de la frontière sont faits avec un intervalle de confiance de 95%, que leur réalisation effective dépend de la réalisation des hypothèses de rendement, risque et corrélation et de la normalité de la distribution des rendements de ces classes d'actifs.

Jean Paul Raymond est associé fondateur, directeur du développement de Quantalys.