Gestion active/passive, réaction #4

Publié le 13/06/2016 - Christian Jimenez
2 questions à Christian Jimenez, président de Diamant Bleu Gestion

Christian Jimenez est président et co-fondateur de Diamant Bleu Gestion, une société de gestion entrepreneuriale spécialisée dans la gestion diversifiée flexible pilotée par les risques.

Son récent point de vue intitulé : "Non, le stock-picking n'est pas mort" publié dans L'Agefi Actifs ayant attiré notre attention, il était tentant de lui demander de réagir à notre série sur le choc Gestion Passive vs Gestion Active.

Nous lui avons posé deux questions.

Pourquoi croyez-vous en la gestion active ?

Tant que la dispersion des valeurs, correspondant à leur propension à s’écarter de la performance moyenne annuelle de leur indice de référence continuera d’évoluer à des niveaux aussi élevés, elle constituera une importante source d’alpha, chère à tous les « stock-pickers ».

Car c’est bien là tout l’intérêt de la gestion active : aller chercher de la performance là où la stratégie indicielle ne le permet pas. A titre d’exemple, le taux de dispersion de l’Euro Stoxx 50 a atteint près de 19% en 2015, soit presque 5 fois plus que sa hausse de cours sur la même période (+3,8%, hors dividendes).

Qu'est-ce qui fait un bon gérant actif ?

Il existe plusieurs méthodes, plus ou moins directes, pour essayer de capter de la surperformance. La première consiste à faire de « l’investment manager picking » en sélectionnant parmi une population de « stock pickers », les meilleurs dans leur discipline, autrement dit ceux susceptibles de générer le plus d’alpha dans le temps.

La seconde correspond à une approche plus classique consistant à un choix de valeurs réalisé davantage en fonction des thématiques les plus porteuses. En grossissant le trait, mieux vaut encore choisir la lanterne rouge de la bonne thématique que le meilleur élève de la plus mauvaise. L’analyse fondamentale doit être mise au service de l’anticipation des tendances à venir.

A titre d’illustration, on privilégiera Amazon qui bénéficie d’un boulevard sur le gigantesque marché des plateformes de ventes de produits en ligne, plutôt qu’Apple, qui, malgré une meilleure santé financière, est de plus en plus exposé à une concurrence féroce.

La question n’est pas de choisir le bilan le plus solide, mais de savoir s’inscrire dans la bonne tendance du moment.

Propos recueillis par Philippe Maupas le 13 juin 2016.

Christian Jimenez est président de Diamant Bleu Gestion.