CPRAM - Changement de régime pour le dollar ?

Publié le 06/05/2025 - Société de gestion
Avec la politique de droits de douane dévoilée lors du Liberation Day du 2 avril, l’administration Trump entend rééquilibrer le commerce mondial et en particulier réduire le déficit commercial américain. Ce projet dépasse donc le simple cadre de contentieux commerciaux avec un pays ou un groupe de pays et comme nous allons le voir, il remet en cause la place du dollar dans le système économique et financier mondial.

Quelques rappels théoriques sur la valorisation des monnaies


Pour déterminer qu’une monnaie est sur- ou sous-évaluée, les économistes se focalisent généralement sur l’évolution du taux de change réel effectif (REER, Real Effective Exchange Rate), c’est-à-dire sur l’évolution d’une monnaie par rapport à un panier de monnaies de partenaires commerciaux, en prenant en compte les écarts d’inflation. Plus le taux de change réel effectif est élevé, moins un pays est compétitif et réciproquement. On comprend donc aisément que la valeur d’une monnaie et le solde commercial soient liés. Au passage, il faut rappeler que les économistes travaillent plutôt sur le solde courant que sur le solde commercial même si les deux notions sont très proches.

Dans les modèles d’équilibre FEER (Fundamental Equilibrium Exchange Rate), on considère qu’un pays avec un déficit courant (respectivement un excédent courant) trop élevé a une monnaie surévaluée (resp. sous-évaluée) et que celle-ci doit se déprécier (resp. s’apprécier). Le grand inconvénient de ces modèles est qu’ils sont normatifs et qu’on ne sait pas pour quel seuil un excédent ou un déficit courant est excessif. Quoi qu’il en soit, on peut retenir ici que la résorption d’un déficit trop élevé (ou … jugé trop élevé) nécessite une dépréciation de la monnaie.

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